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 R&D : France et Allemagne au coude-à-coude (article du 06/11/2008)

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Danidan
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Danidan


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MessageSujet: R&D : France et Allemagne au coude-à-coude (article du 06/11/2008)   R&D : France et Allemagne au coude-à-coude (article du 06/11/2008) EmptyJeu 6 Nov - 15:42

Article paru dans Les Echos
http://www.lesechos.fr/info/metiers/4793986-r-d-france-et-allemagne-au-coude-a-coude.htm


R&D : France et Allemagne au coude-à-coude

La France et l'Allemagne revoient leurs stratégies scientifiques pour améliorer l'efficacité de leurs systèmes de recherche et d'innovation.

R&D : France et Allemagne au coude-à-coude (article du 06/11/2008) 4794348

Les mathématiciens français l'emportent sur leurs homologues allemands par 11 à 8 et les chimistes d'outre-Rhin battent leurs confrères hexagonaux par 8 à 5. En matière de recherche, les comparaisons entre les pays sont difficiles mais inévitables. Il n'existe pas de Coupe du monde des chercheurs, ni de jeux Olympiques de la science. Quelques indicateurs permettent pourtant de repérer les points forts et les faiblesses des nations : les prix Nobel, les distinctions récoltées, les articles scientifiques publiés par les grandes revues internationales et le nombre de citations obtenues par leurs auteurs. Tous les organismes et laboratoires du monde font appel à ces outils bibliométriques pour évaluer la performance de leurs scientifiques. Les Anglo-Saxons ont inventé une formule pour décrire cette situation : « Publish or perish » (publier ou périr).

La comparaison entre la France et l'Allemagne a d'autant plus de sens que ces deux pays ont des stratégies de recherche « universalistes » assez voisines. Tous les autres pays européens se concentrent sur des disciplines prioritaires, le plus souvent en relation avec leurs points forts industriels. « En recherche fondamentale, l'Allemagne et la France sont sensiblement au même niveau en tenant compte de la taille respective des pays », juge Pierre Papon, ancien directeur général du CNRS et aujourd'hui professeur émérite à l'Ecole supérieure de physique et chimie industrielles de Paris (Espci). Les deux pays sont également confrontés à des remises en cause similaires : comment renforcer et récompenser la recherche académique d'excellence ? Quels sont les thèmes prioritaires pour la société et l'économie du pays ? Comment améliorer la valorisation de la recherche publique et encourager les transferts vers le privé ? En termes de budget, l'Allemagne devance largement l'Hexagone : 65 milliards de dollars injectés en 2007 (total des dépenses publiques et privées) contre 44 milliards de dollars pour la France. Mais une bonne partie de cette avance provient du tissu industriel d'outre-Rhin largement plus technologique que son équivalent hexagonal.

Actions ciblées

L'Allemagne entend accélérer ce mouvement grâce à une stratégie high-tech lancée par Gerhard Schröder et mise en musique par Angela Merkel. « L'objectif du plan consiste à monter des partenariats stratégiques avec des entreprises pour améliorer leur compétitivité internationale. Nous avons retenu 17 technologies clefs », indique Sonja Kind, du ministère de l'Education et de la Recherche allemand (BMBF).

Au total, plus de 20 milliards d'euros sur cinq ans vont être consacrés à ces actions ciblées qui visent la mise au point de produits innovants. Pour gagner ce pari, Berlin table sur un principe simple : 1 euro d'argent public doit être complété par 5 euros issus du privé. Parmi les programmes retenus figurent l'électronique automobile (600 millions d'euros au total), les écrans plats à base de technologie Oled (600 millions d'euros), les capteurs photovoltaïques en matériaux organiques (360 millions), les batteries au lithium (420 millions) et les nanotubes de carbone (280 millions). « Nous nous appuyons sur nos PME technologiques qui sont de très gros exportateurs », poursuit Sonja Kind. Ce « Mittelstand » (*) très dynamique s'appuie sur une autre spécialité locale : la formation en alternance. « Cela permet de former des bac + 3 très bien adaptés aux besoins des entreprises », ajoute Pierre Papon.

Du côté académique, la situation n'est pas aussi brillante. Le pays a été catastrophé (comme la France) par les classements de Shanghai qui ont établi une vérité totalement incongrue : pas une seule université allemande ne fait partie des 50 premiers campus mondiaux. Ces piètres résultats ne sont pas restés sans effet. Au cours d'une récente réunion au sommet entre l'Etat fédéral (Bund) et les régions (Länder), il a été décidé de faire du pays une « république de l'enseignement ». Derrière ce slogan un brin pompeux se cache une décision majeure : injecter 10 % du PIB du pays dans l'éducation et la recherche à l'horizon de 2015. Actuellement, ce ratio est de 8,9 % du PIB (6,2 % pour l'enseignement et 2,7 % pour le total des recherches publique et privée). Il s'agit donc de trouver quelques milliards supplémentaires pour les injecter dans l'économie de la connaissance. Pour l'instant, aucune mesure concrète n'a été décidée, si ce n'est la création d'un groupe de travail mixte (Bund et Länder).

Liste de priorités

Dès 2009, le budget de recherche du pays doit augmenter de 8 %. En une législature, la dotation du BMBF a ainsi connu une hausse historique de 33 %. Cet énième plan vient après la « stratégie high-tech », le « pacte pour la recherche », « l'initiative d'excellence » et le « pacte pour l'enseignement supérieur ». Cette multiplication des initiatives a entraîné plusieurs critiques, dont celle du président du conseil scientifique censé coordonner les actions entre le pouvoir fédéral et les régions. Ce dernier, ainsi que les présidents des universités, estime que ces mesures ne suffiront pas à dynamiser les universités allemandes plutôt mal en point. Berlin a pourtant décidé de retenir le principe de « super-campus », contraire à la tradition du pays. Ces universités d'élite bénéficieront de moyens exceptionnels. Objectif : au moins une université allemande dans le Top 10 mondial d'ici à 2015. La même stratégie s'applique aux pôles de compétitivité, avec la création de « super-pôles » bénéficiant de moyens supplémentaires.

La France est dans une situation voisine. Le gouvernement tente de doper l'organisation actuelle, tout en maximisant le retour sur investissement de la dépense publique. Mais le pacte sur la recherche ne séduit pas vraiment les chercheurs publics, les établissements scientifiques traînent les pieds pour transférer leurs pouvoirs aux universités, la valorisation des découvertes académiques peine à trouver des relais dans l'industrie et les universités hexagonales sont loin des élites anglo-saxonnes. La Rue Descartes prépare une liste de thèmes prioritaires qui seront chouchoutés par Bercy. Mais cette marque d'affection inattendue ne rassure pas les chercheurs qui craignent par-dessus tout le pilotage ministériel. Il est également prévu de transférer le fantomatique Haut Conseil à la science et à la technologie de l'Elysée à Matignon pour améliorer son efficacité. On en saura plus sur la stratégie hexagonale au début de décembre, quand les deux organismes phares du pays, le CNRS et l'Inserm, signeront leur contrat de plan quadriennal avec l'Etat.

En attendant, l'augmentation massive du crédit d'impôt recherche (CIR) dans le budget 2009 ne satisfait ni les chercheurs ni les jeunes entreprises innovantes. Pour les premiers, cette mesure fiscale n'est pas du « vrai argent » sonnant et trébuchant. Pour les seconds, ce pactole est une prime supplémentaire versée à des grosses entreprises traditionnelles qui n'en ont pas besoin. « C'est une application des préceptes de saint Matthieu. On récompense ceux qui ont déjà donné », ironise Pierre Papon. Selon cet expert, ces incitations ne permettront pas de redresser la barre de la recherche industrielle. Au nom d'une maxime populaire tout aussi évocatrice que les écrits de saint Matthieu : « On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. »

ALAIN PEREZ

(*) Tissu industriel formé de grosses PMI généralement familiales qui assurent l'essentiel des exportations allemandes.
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R&D : France et Allemagne au coude-à-coude (article du 06/11/2008)
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