Danidan Admin
Messages : 219 Réputation : 0 Date d'inscription : 21/10/2008 Age : 46 Localisation : Liverpool
| Sujet: Revaloriser 100% des carrières du supérieur ! (article du 30/10/2008) Lun 3 Nov - 3:15 | |
| Article paru dans Libération http://www.liberation.fr/societe/0101166086-revaloriser-100-des-carrieres-du-superieur JEAN FABBRI, secrétaire général du SnesupLes annonces par la presse de dispositifs présentés comme produisant une revalorisation du métier d’enseignants-chercheurs, relaient la vision du ministère de missions morcelées des universitaires. Ces mesures, ni négociées, ni même présentées à l’avance aux organisations syndicales caricaturent l’appréciation du travail des enseignants-chercheurs en la remettant pour l’essentiel entre les mains des présidents d’université. Les choix du ministère ignorent complètement la nécessité de recruter plus et mieux (au lieu des 900 suppressions d’emplois prévues au budget 2009) de nouveaux collègues pour assurer mieux les diverses missions qui leur incombent et qui sont toutes solidaires et d’égale dignité: former au plus près des avancées de la recherche les nouvelles générations, faire progresser nos connaissances, diffuser, valoriser, organiser ces activités. Les nouveaux recrutés verraient – c’est une importante revendication syndicale – reconnues leurs années de doctorat voire de post-doctorat pour un début de carrière au salaire enfin revalorisé. Le reste du dispositif se concentrerait par des primes sur un très petit nombre (de l’ordre d’une centaine) de nouveaux recrutés, quelques centaines de collègues «distingués» pour leur activité en matière de recherche ou de formation. Seulement ceux-ci et rien à ce jour de tangible pour l’ensemble des maîtres de conférences, professeurs, enseignants de statut de second degré, qui constituent l’immense majorité des 70.000 titulaires du supérieur. Le modeste élargissement des taux de promotions concernera – au mieux selon les chiffres même du ministère – 700 enseignants par an. Et rien pour juguler une précarité envahissante (chargés de cours exploités, étudiants de master ou de doctorat de plus en plus sollicités pour des salaires horaires de misère). La logique de ces mesures, mettant en concurrence sévère, au détriment de leur vie personnelle et des collaborations scientifiques, les jeunes docteurs et maîtres de conférences, comme leurs aînés, relève d’une vision archaïque de la recherche. Aujourd’hui, l’activité scientifique exige plus d’écoute et de partage au sein des communautés de spécialistes «académiques». C’est de ces échanges, au sein d’un monde scientifique qui doit s’élargir encore, que naissent et sont validées les avancées qui indéniablement portent aussi la marque de l’engagement personnel des chercheurs. Valérie Pécresse, en prétendant améliorer l’effort public vers l’enseignement supérieur et à la recherche par des carrières aménagées pour une très petite minorité d’universitaires, affiche une fois de plus son mépris pour les milliers de collègues des universités et de la recherche et pour l’intelligence de nos concitoyens. | |
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