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 Plaidoyer pour les sciences de la vie (article du 24 octobre 2008)

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Danidan
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Danidan


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MessageSujet: Plaidoyer pour les sciences de la vie (article du 24 octobre 2008)   Plaidoyer pour les sciences de la vie (article du 24 octobre 2008) EmptyLun 3 Nov - 2:48

Article paru dans Les Echos
http://www.lesechos.fr/info/analyses/4789076-sciences-de-la-vie-remontons-sur-le-podium-.htm



Sciences de la vie : remontons sur le podium !


Les premiers médicaments biotechnologiques ont un peu moins de quarante ans. Ils ont vu le jour sur la côte Ouest des Etats-Unis, sous l'impulsion de petites sociétés de biotechnologies, proches des universités de San Francisco et de Los Angeles. Avant tous les autres en effet, ces campus de recherche avaient compris et intégré le rôle crucial des sciences de la vie dans le secteur de la santé mais aussi dans de nombreux autres secteurs industriels plus ou moins éloignés tels que l'agronomie, la bioénergie, les biomatériaux, la chimie, l'informatique...

Quinze ans auparavant, en 1965, trois chercheurs français, François Jacob, André Lwoff et Jacques Monod se voyaient attribuer le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur le rôle de l'ARN messager, fondement de la nouvelle biologie moléculaire.

En 2008, malgré son avance de départ en recherche, la France fait figure de « parente pauvre » en biologie face au géant américain. Même si l'on garde un rapport de 1 à 5, pour tenir compte des populations respectives des deux nations, les chiffres restent implacables : 11 sociétés de biotechnologies cotées en France contre 336 aux Etats-Unis. 2,4 milliards d'euros du budget public français consacré aux sciences du vivant, 20 milliards aux Etats-Unis. Et la compétition s'accélère.

De nouveaux challengers se positionnent. Ceux que l'on connaissait déjà, nos voisins immédiats, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Europe du Nord, mais aussi ceux que l'on n'attendait pas aussi vite sur ce créneau : l'Irlande, Singapour, Israël, la Chine... A grands renforts d'investissements, ces pays misent sur la matière grise et attirent les meilleurs scientifiques, les meilleurs ingénieurs, les meilleurs professeurs du monde entier pour créer les meilleures universités et les meilleurs centres de recherche. Ils s'en donnent les moyens, car ils ont compris que les sciences du vivant et leurs applications sont le creuset d'une nouvelle « révolution industrielle », c'est-à-dire un nouveau rapport des hommes à leurs milieux naturel et social, suscité par une innovation technologique.

Nous ne pouvons pas nous permettre de rester à la traîne : il nous faut remonter sur le podium. Les cartes sont entre nos mains. Les chercheurs, les ingénieurs : nous les avons. Les pôles : ils sont en place et fonctionnent. La volonté : tous les acteurs ont répondu présent. La réforme de la recherche est en cours, le crédit impôt recherche a été remodelé, le premier appel à projet de recherche industrielle précompétitive (IMI) a été lancé le 30 avril dernier...

Alors, que manque-t-il ? Plusieurs réponses sont possibles. Il y a les tenants du « small is beautiful », qui pensent que l'innovation naît de petites structures d'excellence, ceux qui prônent la mise en place de grands programmes mobilisateurs, type nucléaire ou aéronautique, ou encore les partisans indéfectibles des réseaux.

Toutes les méthodes sont bonnes et elles ont inspiré à des degrés divers nos compétiteurs. Mais ce discours de la méthode ne vient pas remplacer l'étincelle de départ qui nous permettrait d'enclencher le triangle vertueux de l'innovation : université-recherche-entreprise.

Et cette amorce tient en un seul mot : priorité. Priorité à l'excellence : suivons l'exemple de Singapour et rétribuons nos scientifiques presque aussi bien que nos sportifs. Priorité à l'investissement : dotons-nous des moyens nécessaires pour réaliser nos objectifs. Priorité aux pôles à potentiel mondial : concentrons nos équipements, nos équipes et nos recherches sur des champs spécifiques.

Jouons intelligemment sur l'un des atouts de notre pays, la force des sciences « dures », dont les sciences du vivant ont un besoin crucial.

Notre future place sur le podium dépend de ces choix.

PIERRE TAMBOURIN est directeur général du Genopole, CHRISTIAN LAJOUX est président du Leem et JEAN-CLAUDE MULLER est président de Medicen
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