Recherche : l'exigeante sélection de l'ANR paie (19/11/2009)

Article publié dans Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2009/11/19/01030-20091119ARTFIG00437-recherche-l-exigeante-selection-de-l-anr-paie-.php

Recherche : l'exigeante sélection de l'ANR paie



Depuis 2005, l'Agence nationale de la recherche a financé 5 500 projets scientifiques, publics et privés, pour un montant d'un peu plus de 3 milliards d'euros.

Depuis sa création en 2005, l'Agence nationale de la recherche (ANR) a financé 5 500 projets scientifiques de qualité pour un montant global d'un peu plus de 3 milliards d'euros, qui s'ajoutent au «soutien de base», autrement dit les crédits accordés chaque année aux laboratoires publics de recherche. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, n'a pas caché sa «satisfaction» en présentant mercredi à la presse le bilan «largement positif» de cet établissement public, qui a la double mission de favoriser la production de connaissances nouvelles et de faciliter les interactions entre laboratoires publics et privés, à l'heure où les premiers projets sélectionnés il y a trois ans, après mise en concurrence et évaluation par des experts français et étrangers, arrivent à leur terme.

Mécanisme dynamique

«La France répond maintenant aux standards internationaux», s'est félicitée Jacqueline Lecouturier, la directrice générale de l'ANR. Tous les grands pays scientifiques ont recours, parfois depuis des décennies, à ce mécanisme de financement dynamique qui s'adapte aussi bien à la recherche fondamentale qu'appliquée. Il permet, comme l'a précisé Valérie Pécresse, de «soutenir en priorité les meilleurs chercheurs et, comme ces derniers travaillent rarement seuls, les meilleurs laboratoires».

Car la sélection est drastique. Seulement 23 % des projets soumis à l'ANR sont retenus. L'an passé, les lauréats ont reçu, en moyenne, une allocation de 430 000 euros pour financer leur recherche (en hausse de 16 % par rapport à 2005), le plus souvent sur trois ou quatre ans. Ces projets peuvent être «blancs», c'est-à-dire purement fondamentaux, ou s'inscrire dans des thématiques jugées prioritaires (santé, nanotechnologies, sciences et technologies de l'information, environnement). En 2010, la part des premiers représentera 50 % du financement de l'ANR (contre 25 % il y a deux ans) afin d'«encourager la créativité» des chercheurs, souligne Valérie Pécresse. Ce qui représente 317 millions d'euros dont 15 pour des collaborations internationales. Avec les 307,5 millions alloués aux thématiques prioritaires, dont 75 pour le soutien à l'innovation, le total des crédits de l'ANR consacrés aux appels à projets sera toutefois en légère baisse (- 2,9 %) par rapport à 2009. Ce qui peut sembler contradictoire. À moins que la ministre ne compte sur le futur grand emprunt, qui devrait accorder une part importante aux projets de recherche et d'innovation. Lesquels devraient être gérés par l'ANR.