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 Recherche : la course à la performance (08/01/2009)

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Danidan
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Danidan


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MessageSujet: Recherche : la course à la performance (08/01/2009)   Recherche : la course à la performance (08/01/2009) EmptyJeu 8 Jan - 15:53

Article paru dans Les Echos
http://www.lesechos.fr/info/metiers/4815991-recherche-la-course-a-la-performance.htm


Recherche : la course à la performance


Recherche : la course à la performance (08/01/2009) 4816288

Tous les pays développés mettent en place des stratégies nationales en matière de R&D.

La recherche académique produit du savoir d'où émergent de nouvelles technologies. De ce couple fertile naissent des produits innovants à forte valeur ajoutée. La crise redonne une nouvelle vigueur à ce ménage à trois dont les effets bénéfiques sur l'économie sont connus depuis la révolution industrielle. En fait, tous les grands pays développés sont confrontés au même problème. Comment optimiser les relations entre la recherche fondamentale, financée majoritairement par des fonds publics, et le développement technologique, assuré essentiellement par des entreprises ? Comment attirer et motiver les chercheurs pour gagner les batailles mondiales de la santé, de l'énergie ou du développement durable qui se profilent à l'horizon.

Des politiques d'orientation et des programmes stratégiques se mettent en place un peu partout dans le monde. Les ingrédients de base de ce pilotage par les pouvoirs publics sont bien identifiés : une bonne dose de prospective divinatoire réalisée par des experts incontestables, des programmes pluriannuels thématiques bien financés et des structures favorisant la mixité entre le public et le privé. L'efficacité de ce trio est contrôlée régulièrement par des évaluations qui éliminent les mauvaises idées et les acteurs indolents. Bref, en ces temps d'argent rare et cher, la recherche et l'innovation entrent dans l'ère de la productivité et de la performance.

Stratégie high-tech.

Au Royaume-Uni, le message officiel ne laisse planer aucun doute : « L'objectif de la science est d'apporter à la société de la prospérité, du bien-être et de la justice sociale. » Le Science and Innovation Framework, lancé par le pragmatique Tony Blair, couvre une période de dix ans (de 2004 à 2014). Il vise à renforcer la place du pays dans le concert scientifique mondial et à multiplier les partenariats et les transferts de technologie. Londres entend également consolider sa position de premier pays d'accueil européen des étudiants étrangers. Objectif : devenir une terre d'élection privilégiée pour les investissements de R&D, notamment dans les sciences du vivant.

Les Allemands visent une cible assez voisine avec leur stratégie high-tech qui couvre la période 2006 à 2010. Là aussi, on table sur des partenariats « associant la science et l'économie ». Dix-sept technologies d'avenir fortement créatrices d'emplois ont été repérées par les experts de Berlin. Le pays a également lancé une action spectaculaire destinée à créer un réseau de « super-universités » qui ne plaît pas à tout le monde. De cette élite bien dotée financièrement devra sortir au moins une université classée dans le Top 10 mondial d'ici à 2015 (« Les Echos » du 6 novembre 2008). Avec son organisation fédérale, l'Allemagne est un exemple unique de « double gouvernance » entre un pouvoir central très technophile (Bund) et de puissantes régions très autonomes (Länder).

Aux Etats-Unis, la communauté scientifique est inquiète et attend beaucoup de Barack Obama. Pendant la campagne, les chercheurs américains ne se sont pas privés de rappeler le rôle majeur qu'ils ont joué dans la croissance et le leadership technologique du pays. Pour de nombreux experts, une des premières décisions du nouveau président sera d'abolir l'interdiction de financement fédéral de la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Le nouveau président devrait également simplifier la procédure de délivrance des visas accordés aux chercheurs étrangers considérablement durcie par l'administration Bush après le 11 septembre 2001. Mais tout le monde s'attend à des temps difficiles et à des restrictions budgétaires.

Le Japon reste le champion de la planification technologique sur le long terme. Ce pays investit près de 3,6 % de son PIB dans la R&D. Avec plus de 126 milliards d'euros consacrés à ce poste, il fait mieux que l'Allemagne et la France réunies (environ 105 milliards d'euros à elles deux). Plus de 82 % de cet effort est assuré par l'industrie. Un plan national (2006-2010) a été lancé pour « accélérer les transferts des résultats de la recherche à la société ». Tokyo vise le leadership mondial dans les sciences de l'environnement, les transports et les super-ordinateurs du futur. Le programme « Innovation 2025 » prévoit de mettre l'innovation au coeur du développement du pays.

Source de polémiques.

En France, la collaboration entre le public et le privé est toujours une source de polémiques. La loi adoptée par le Parlement en 2005 devait initialement s'appeler Pacte sur la recherche et l'innovation. A la demande des chercheurs, le second terme a été gommé des textes. Nombre de chercheurs publics restent opposés à l'intrusion de l'argent privé, mais quelques exemples récents confirment une indéniable évolution « à l'anglo-saxonne ». L'Institut de la vision inauguré récemment (« Les Echos » du 16 décembre 2008) montre sans doute la marche à suivre pour multiplier les fameux partenariats public-privé (PPP). A l'université Pierre-et-Marie-Curie de Paris (UPMC), Jean Chambaz, vice-président de la recherche, voit d'un bon oeil cette nouvelle donne. « Il n'y a rien de choquant, quand le contrat de départ est bien clair. L'université a tout à gagner à ces partenariats. A commencer par une meilleure compréhension du mode de management de l'entreprise », indique le chercheur parisien.

Selon les dernières données de Futuris, l'an passé, l'Hexagone a injecté un total estimé à environ 42,7 milliards d'euros dans la R&D, soit 2,16 % du PIB. C'est moins bien que l'Allemagne (plus de 60 milliards d'euros), mais mieux que le Royaume-Uni (environ 35 milliards d'euros). L'an passé, la puissance publique a consacré 1,04 % du PIB à la recherche. Une sorte de record du monde qui met en lumière la faiblesse du tissu industriel hexagonal très orienté sur des activités à faible contenu technologique (« Les Echos » du 23 octobre 2008). Les réformes en cours visent, comme de l'autre côté du Rhin, à créer une quinzaine d'universités de haut de gamme. Jean Chambaz milite clairement pour cette « différenciation » qui remet en cause un modèle égalitaire très largement mythifié. Cette transition vers la performance ne se fera pas sans grincements de dents. Ainsi que l'indiquait récemment, Bertrand Bellon, professeur d'économie à Paris-Sud-XI : « Peu à peu, les universités d'excellence constitueront des clubs plus fermés attirant les meilleurs étudiants et les enseignants les plus performants qui seront à leur tour les premiers promoteurs des meilleures universités. »

ALAIN PEREZ



Plus de 6 millions de chercheurs dans le monde :

On compte environ 6 millions de chercheurs dans le monde. 35,2 % sont localisés en Asie, 32,8 % en Europe et 25,4 % en Amérique du Nord.

Les Etats-Unisemploient 1,4 million de chercheurs publicset privés.

L'Union européenne en compte 1,3 million et la Chine 1,1 million.

Le Japon possède la plus forte densité avec 10,6 chercheurs pour .000 actifs.

La dépense mondiale de R&D publique et privée est estimée à 900 milliards d'euros et a augmenté d'un tiers en cinq ans.

En 2005, le secteur privé a financé 60,9 % de la dépense mondiale de R&D.

La part du privé est supérieure à la moyenne mondiale au Japon (82 %), en Suisse (69,7 %), en Chine (67 %) et aux Etats-Unis (64 %).

La dépense totale de R&D de la France est estimée à 42,7 milliards d'euros en 2008, soit 2,16 % du PIB.
La part du public est de 20,8 milliards d'euros (48,2 %) et celle du privé de 22,1 milliards d'euros (51,8 %).

Source OST.
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