Les chercheurs d’ores et déjà dans l’après
Mobilisation. Plusieurs actions sont prévues.
http://www.liberation.fr/societe/0102318847-reaction-sur-les-chercheurs-d-ores-et-deja-dans-l-apresSYLVESTRE HUET et VÉRONIQUE SOULÉ
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La Coordination nationale des universités, réunie à Paris-VIII Saint-Denis, a annoncé hier la poursuite de la grève et une série d’actions, dont une journée de manifestations le 19 février. Avec 79 établissements d’enseignement supérieur représentés, dont 67 universités, la Coordination nationale a pu constater l’élargissement du mouvement de contestation, puissant chez les universitaires et les personnels administratifs, en croissance chez les chercheurs, où le discours de Nicolas Sarkozy le 22 janvier a fait des ravages, et en phase ascendante chez les étudiants. Les délégués ont adopté des textes qui «condamnent une politique d’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la recherche». Ils estiment aussi que l’origine des «contre-réformes» actuelles trouve sa source dans la loi LRU (la loi sur l’autonomie des universités) et le pacte sur la recherche.
Les revendications avancées sont multiples : l’emploi universitaire et scientifique, la mastérisation des concours de recrutement des enseignants, l’avenir des IUT (instituts universitaires de technologie), l’aide sociale aux étudiants… la liste s’allonge et rend de plus en plus difficile une sortie de crise à l’aide du seul retrait du décret sur le statut des universitaires.
Médiation. Pour maintenir la pression, la Coordination nationale a prévu une série d’actions. Aujourd’hui, d’abord, avec un rendez-vous matinal au siège du CNRS. Demain pour des cérémonies de «non-remises» des maquettes d’habilitation des nouveaux masters d’enseignement. Mardi avec une opération d’information. Le 19 février, donc, avec une journée de manifestations et la perspective d’une manifestation nationale fin février ou début mars.
Simultanément, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a lancé la médiation confiée à Claire Bazy-Malaurie, une énarque qui présidait le comité de suivi de la LRU. «Il me revient d’essayer de construire un texte nouveau qui sera probablement quand même sur les bases du texte actuel, avec des aménagements», a expliqué à sa sortie la médiatrice qui ne travaillera que sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs. Le Snesup avait rejeté l’invitation, mais Sup-Recherche Unsa, le Sgen-CFDT et Autonome-Sup étaient présents, ainsi que la Conférence des présidents d’université (CPU) et celle des doyens. La médiatrice a deux mois pour consulter et soumettre des propositions à la ministre.
Points de blocage. «Il reste encore beaucoup de choses à préciser, notamment le calendrier, explique Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, mais on devrait déboucher sur de vraies négociations sur tous les sujets - les postes, la mastérisation de la formation enseignante, l’avenir du CNRS… Et c’est ce que nous demandons.» Pour le syndicaliste, la médiatrice ne pourra arriver à un consensus tant les positions sont divergentes, et il faut aussi régler, sans attendre, tous les autres points de blocage. La ministre doit donc ouvrir des discussions. Il suggère un «signal fort qui pourrait porter sur les suppressions de postes».