Article paru dans Sciences et Avenir
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/homme_et_societe/20081127.OBS2996/restr
Restructuration en marche au CNRSDès le début de l’année 2009 le CNRS doit être réorganisé en neuf instituts thématiques et trois pôles. La décision a été entérinée aujourd’hui par le conseil d’administration, au milieu des protestations.Le conseil d’administration du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a adopté le découpage de l’établissement en neuf instituts et trois pôles, entérinant la décision du Conseil scientifique qui s’est tenu le 18 novembre. Leur mise en œuvre doit commencer au premier trimestre 2009. La réunion s’est déroulée ce matin à quelques encablures du siège du CNRS où des chercheurs en colère voulaient bloquer le CA afin de protester contre cette restructuration.
Neuf instituts thématiques vont remplacer les départements scientifiques actuels. Le découpage est le suivant :
- chimie,
- physique,
- physique nucléaire et physique des particules,
- écologie et environnement,
- sciences biologiques,
- sciences humaines et sociales,
- sciences mathématiques et leurs interactions,
- sciences et technologie de l’information et de l’ingénierie,
- sciences de l’univers.
Ces instituts seront à la fois opérateurs de la recherche et agence de moyen (fournit les budgets), précise le communiqué du CNRS.
A ces neuf instituts s’ajoutent trois pôles transversaux : origine et maîtrise de la matière ; nanosciences et nanotechnologies ; développement durable au service de l’homme ; la société en réseau.
Nombre de chercheurs craignent qu’à terme les instituts thématiques des différents établissements publics de recherche soient regroupés, conformément aux recommandations du rapport Zerhouni pour les sciences de la vie et de la santé, et que le CNRS, l’Inserm et d’autres centres, qui offrent un cadre de recherche pérenne, disparaissent.
Le CA du CNRS a par ailleurs adopté le budget 2009, en augmentation par rapport à 2008, selon le communiqué officiel. La direction du CNRS annonce une hausse de 17% de sa contribution au synchrotron Soleil. Ce gigantesque instrument construit sur le plateau de Saclay, au sud de Paris, a vu son budget réduit de 30 millions d’euros pour les trois années à venir.
Les organisations syndicales dénoncent la faiblesse du budget de la recherche et de l’enseignement supérieur, expliquant que l’augmentation annoncée par le gouvernement couvrira l’inflation mais de donnera pas davantage de moyens.
C.D.